Merci d'utiliser notre formulaire de contact dédié pour nous faire part d'un colloque.
Les misères du voyage annulé ou interrompu
dans l’Europe des XVIIe et XVIIIe siècles
Colloque international, Bordeaux, 14-15 octobre 2021
organisé par le CEREC / Université Bordeaux Montaigne
Voyages brutalement annulés, voyageurs bloqués pendant des mois, détours imprévus pour contourner des frontières devenues infranchissables… : nous avons tous, pendant le confinement dû à l’épidémie de Covid-19, eu vent et parfois vécu nous-mêmes de telles situations, que nous avions peine à imaginer, voire difficulté à raconter le cas échéant. Nous avons été confrontés à des expériences nouvelles pour nous, Européens du XXIe siècle qui pensions vivre dans un monde de libre circulation des personnes comme des biens.
Or, de telles expériences constituaient l’ordinaire des voyages dans l’Europe des XVIIe et XVIIIe siècles, qu’ils soient voyages d’agrément, de visite familiale ou amicale, voyages de formation politique ou morale, voyages scientifiques ou artistiques, voyages d’affaires, voyages diplomatiques, ou encore voyages d’exil et de bannissement : épidémies, tempêtes, routes impraticables, fleuves en crue, accidents de carrosse, naufrages, voleurs, corsaires, loups, contraintes politiques ou sociales, guerres, répressions, arrestations, emprisonnements, etc., rendaient le voyage toujours susceptible d’être empêché, annulé, suspendu ou interrompu, parfois dramatiquement. Les très nombreuses relations de voyage, effectifs ou fictifs, de cette époque en rendent compte, et constituent autant de manières d’énoncer ou de narrer ces expériences. Ces dernières, parce qu’elles relèvent d’usages et de pratiques du voyage radicalement différents de notre propre expérience, sont à ce titre pierres de touche pour mieux dire et penser celle-ci.
Walter Benjamin observait il y a près d’un siècle que « l’art de conter est en train de se perdre », et, avec lui, notre « faculté d’échanger des expériences » : nous sommes « plus pauvres en expérience communicable » (« Le Conteur. Réflexions sur l’œuvre de Nicolas Leskov »,1936). Or, Benjamin tenait les récits anciens de voyageurs pour l’un des prototypes de cet art de conter. Pour remédier à cette « pauvreté en expérience » qui est la nôtre, au moins sur ce sujet, il convient donc de réinterroger les récits de voyages empêchés des XVIIe et XVIIIe siècles, qu’ils soient factuels, écrits dans l’action ou après, ou encore totalement réinventés.
Comment vivait-on aux XVIIe et XVIIIe siècles, réputés « être les siècles du voyage », les aléas des transports, l’incertitude des routes, la peur des mauvaises rencontres ? Répondre à cette question, c’est aussi interroger l’art de « vivre ensemble » à l’époque classique : quand le déplacement ne peut se faire sous l’effet des circonstances, que reste-t-il du lien avec l’autre, celui qu’on voulait rencontrer dans l’espace étranger vers lequel le voyage était dirigé, et celui avec lequel l’on est contraint de rester ? Quel espace commun se constitue autour du voyage annulé ? Que nous disent ces relations sur l’identité collective de l’époque classique ?
Nous interrogerons la manière dont les voyageurs immobilisés racontent cette expérience. Sont-ils focalisés sur le récit de l’accident ou de l’incident qui a entraîné l’arrêt du voyage, ou/et sur les suites et les conséquences de cette interruption ? Parlent-ils des activités qui leur permettent de « passer le temps », des inquiétudes qui les troublent – et de quelle manière en parlent-ils ? En quoi les habitudes et les repères spatio-temporels de ces voyageurs sont-ils bouleversés ?
Au sein du genre des relations de voyage, l’empêchement (au niveau thématique) affecte inévitablement l’écriture et la composition de la relation (au niveau formel) : un voyage empêché contrarie la possibilité de sa relation. Mais il y a différents degrés d’empêchement : si l’annulation pure et simple (degré maximal) fait en principe qu’il n’y a plus rien ou presque à raconter (ou alors autre chose qu’un voyage, avec d’autres types de discours), le simple changement d’itinéraire imposé par tel ou tel aléa (degré minimal d’empêchement) n’empêche pas la relation de se poursuivre, mais avec frottement ou concurrence entre deux modèles compositionnels : d’une part, un récit initialement envisagé comme déploiement ou amplification d’un programme narratif et descriptif liminaire, soigneusement motivé en fonction d’objectifs divers ; d’autre part, un récit effectif finalement soumis à l’arbitraire des circonstances. L’empêchement, dans la relation d’un voyage, est aussi un carrefour de discours : l’interruption temporaire d’un voyage déjà commencé n’empêche pas la relation de se poursuivre, mais elle n’est plus celle d’un voyage à proprement parler, et accueille d’autres types d’énoncés, descriptifs, anecdotiques, digressifs, programmatiques… dont le déploiement modifie l’appréhension de la temporalité.
La question du voyage empêché peut encore s’envisager comme topos (éminemment) romanesque : on sait la place que les romans héroïques (Urfé, Scudéry, etc.), mais aussi, au XVIIIe siècle, ceux de Prévost par exemple, accordent aux naufrages, attaques de pirates, tempêtes, comme autant de péripéties et de carrefours du récit (entraînant la séparation des personnages, et conséquemment la multiplication de fils narratifs parallèles). On peut aussi se demander comment les textes factuels s’approprient ou s’écartent de ce topos, au moment où ils se trouvent tout près de rejoindre l’imaginaire romanesque et courent ainsi le risque, si c’en est un, de se fictionaliser, et ce faisant de perdre leur valeur d’authenticité, susceptible de délivrer un enseignement gagé sur l’expérience.
L’on interrogera les textes qui abordent ces moments où l’on apprend que le voyage est annulé, interrompu, ou encore que son itinéraire est modifié. L’enquête pourra porter sur des témoignages authentiques (Mémoires, correspondances, récits de voyage), comme sur les fictions narratives et sur leurs registres (dramatique, burlesque, humoristique). Dans la mesure où nombre de relations de voyage s’accompagnent d’images (illustrations, cartes, itinéraires…), on pourra enfin comparer les récits avec les représentations iconographiques (accidents de voiture, inondations, éboulements, chute d’arbres…), ou analyser dans ce cadre les représentations textuelles (persona et ethos du narrateur ou de la narratrice) et/ou iconographiques des voyageurs ou des témoins.
Enfin les écrits qui témoignent de l’angoisse de ceux qui n’ont plus de nouvelles des voyageurs pourront également faire l’objet d’une enquête.
Date limite pour l’envoi des propositions de contribution : 31 mars 2021.
Acceptation ou non des propositions : 15 avril
Les propositions sont à envoyer à l’adresse suivante :
Représentation(s).
Cultures visuelles des spectacles marginaux (XVIIIe-XIXe siècles)
Université de Lausanne, 12-13 novembre 2020
Jeudi 12 Novembre 2020
Université de Lausanne
Lien Zoom : https://unil.zoom.us/j/91834008598
Mot de passe : 545106
9h00 Introduction et bienvenue : Valentina Ponzetto, Jennifer Ruimi, Camilla Murgia
Session 1 : Matérialité des spectacles : scènes et machines / Présidence : les organisatrices
9h30 Françoise Rubellin et Paul François (Université de Nantes)
« De la réalité matérielle à la réalité virtuelle : nouvelles sources et nouveau regard sur les marionnettes des théâtres de la Foire »
Discussion et pause
10h40 Pauline Beaucé et Louise le Chartier de Sédouy (Université Bordeaux Montaigne)
« Des manuscrits pour la représentation : scénographie, costume, effet dans des parodies inédites pour le théâtre de Nicolet (1784-1787) »
11h10 Cyril Triolaire (Université Clermont Auvergne)
« Espaces, matérialité et représentations des spectacles des curiosités à Caen (1786-1815) »
11h30 Emeline Rotolo (Archives Nationales de France, Paris)
« Le spectacle pittoresque et mécanique de Monsieur Pierre : la mécanique de l’illusion théâtrale »
Discussion et déjeuner
Session 2 : Matérialité des spectacles : architecture et décors
Présidence : Françoise Rubellin
14h00 Camilla Pietrabissa (Università Bocconi, Milan)
« 1738 : spectacles à Paris entre théâtre, architecture illusionniste et attraction mécanique »
14h20 Raphaël Bortolotti (Haute École des Arts, Berne / FNS)
« Les décors de répertoire du théâtre de Feltre (IT) »
Discussion et pause
Présidence : les organisatrices
15h30 Johanna Daniel (LARHRA, Université Lyon 2 / INHA, Paris)
« Un coup d’œil dans l’optique » : sur la réalité matérielle des montreurs d’optique & des spectacles de vues d’optique (1750-1830)
15h50 Guillaume Le Gall (Université de Lorraine / CRULH)
« Théâtres, aquariums et attractions visuelles »
Discussion
Vendredi 13 Novembre 2020
Session 3 : Perception et réception / présidence : François Rosset
9h30 Flora Amann (chercheuse associée BnF)
« La surdité en représentation(s) au tournant des Lumières : étude scopique d’un spectacle marginal »
10h00 Charline Granger (Université Paris Nanterre)
« Gravure contre représentation théâtrale : les frontispices dans les éditions du théâtre forain »
10h30 Sylvain Nicolle (Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines)
« Saltimbanques politiques : la critique du Juste-Milieu au prisme des spectacles de curiosité dans la presse satirique au début de la monarchie de Juillet (1830-1835) »
Discussion et déjeuner
Session 4 : Marginalité et transgression / Présidence : Philippe Kaenel
13h30 Agnès Curel (Université Jean Moulin Lyon 3)
« Du Saltimbanque à l’Industriel : la Belle Époque des spectacles forains, entre progrès techniques et représentations mélancoliques »
14h00 Patrick Désile (CNRS, Paris)
« Les spectacles de curiosité, fauteurs de troubles »
14h30 Simon Willemin (Université de Genève)
« Les mystifications d’un ventriloque nommé Comte (1806-1816) »
Discussion et pause
15h30 Guy Spielmann (Georgetown University, Washington DC)
« Représenter l’irreprésentable ? Sur l’iconographie de quelques spectacles peu avouables »
Discussion et conclusion
Sur le pas des portes
Images et fonctions de la porte au dix-huitième siècle
Journée d’étude – 16 mai 2020 – amphithéâtre Guizot
Paris, Sorbonne Université, avec le soutien du CELLF (UMR8599) et de l’ED III
Org. Manon Courbin, Floriane Daguisé, Morgane Muscat
Programme
9h Accueil
9h15-9h30 Introduction - Christophe Martin
Matinée : La porte, élément d’architecture réelle et rêvée
9h30 – 10h45 Présidence : Christian Hottin
. Fabrice Moulin : « Effrayer la pensée et préparer l’avenir : les enjeux esthétiques et philosophiques de la porte de la Saline de Chaux dans L’Architecture de Claude-Nicolas Ledoux »
. Antoinette Nort : « De porte en porte : du frontispice du traité aux propylées de Paris dans l'œuvre de Claude-Nicolas Ledoux »
10h45-11h Pause
11h-12h15 Présidence : Jean-Christophe Abramovici
. Melanie Slaviero : « La porte du cabinet de physique au château de Cirey, sceau d’un imaginaire voltairien de la science et seuil d’un espace scientifique et mondain nouveau au XVIIIe siècle »
. Maëlle Bernard : « “La porte était-elle fermée ?” La porte comme outil d’appréciation de l’état du consentement féminin à l’acte sexuel dans la France du XVIIIe siècle »
12h15-12h30 Clôture de la matinée - Christian Hottin, le cas d’une porte en Sorbonne
L’après-midi : La porte et la mécanique narrative dans la fiction littéraire et visuelle
14h30-15h Ouverture de l’après-midi - Brigitte Friant-Kessler : « Entrer par la porte dans la satire graphique britannique (William Hogarth et James Gillray) »
15h-16h15 Présidence : Fabrice Moulin
. Valérie Maffre : « La porte comme frontière paradoxale dans les romans gothiques A Sicilian Romance et The Monk »
. Morgane Muscat : « Le pas de la porte : un lieu de sociabilité oublié »
16h15-16h30 Pause
16h30-18h15 Présidence : Manon Courbin
. Emilien Rouvier : « Deux amants dans le placard »
. Michel Bernard : « Les Liaisons dangereuses ou le gond bien huilé »
18h15-18h30 Clôture - Floriane Daguisé
Lieu: Université Paris Diderot, Amphi Türing, Bâtiment Sophie Germain, Place Aurélie Nemours, Paris 13eme
Dates de l'évènement: 3 et 4 octobre 2019
Description: Colloque organisé par la Société Diderot, l'Université Paris-Diderot (CERILAC-EA4410 et axe THELEME), l'Université de Lorraine (Ecritures- EA3943) et l'Université de Picardie Jules
Verne, avec le soutien de la SFEDS.
Colloque Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle - Université de Bourgogne
Vendredi 15 Mai 2020 (Université de Bourgogne)
Vendredi 29 mai 2020 (Université Paris 3 Sorbonne nouvelle)
Organisation : Stéphanie GENAND (Université de Bourgogne), Marc HERSANT (Université Paris 3
Sorbonne nouvelle), Mladen KOZUL (Université du Montana)
Contacts: valerie.capdeville@univ-paris13.fr ;
annick.cossic@univ-brest.fr ; kimberley.pagejones@univ-brest.fr
Site internet: https://www.univ-brest.fr/gis-sociabilites
Compte Twitter: GIS Sociabilités @GISociabilites
En ce 230e anniversaire de 1789, l’actualité, théâtrale, cinématographique, musicale, romanesque, de la bande dessinée aussi, démontre combien la Révolution française inspire encore les créateurs et pose un défi renouvelé aux historiens : l’histoire de la Révolution ne serait-elle plus qu’un récit parmi d’autres ?
De cette inquiétude, ce colloque a souhaité faire une question. Comment un artiste se documente-t-il ? Comment un historien peut-il revendiquer un droit à l’imagination (Richard Cobb), pour combler les trous, lorsqu’une fois son travail rigoureux de recherche accompli, il ou elle constate qu’il manque des liens pour relier les sources entre elles ?
Parce qu’elle favorise l’entrelacs des approches, le croisement des méthodes, le métissage des pratiques, la Révolution française reste un sujet majeur d’un présent, que la connaissance rapproche du passé ; que l’imaginaire projette dans le futur. D’où les bornes chronologiques choisies : 1787-2440. La Révolution est un temps singulier qui embrasse le réel de l’évènement et nourrit l’uchronie du XXVe siècle imaginée par Louis-Sébastien Mercier (1740-1814).
Penser la Révolution appelle l’imaginaire sans jamais se défaire d’une exigence : savoir plus, toujours, en tout, pour lire, voir et entendre autrement. Entrechoc des savoirs et des fictions : là réside non pas tant l’ambition que le désir de ce colloque.
Les organisateurs
Mathilde HAREL, Pierre SERNA, Anne SIMONIN
Programme et formulaire d’inscription (obligatoire avant le 7 mars)
http://ihmc.ens.fr/colloque-revolution-3d
(télécharger le programme ci-dessous)
La septième Journée des Jeunes chercheurs de la Société Voltaire s’est déroulée le 21 janvier 2017. Consacrée à « Voltaire et la scène », elle a bénéficié du concours de Guillaume Fau (département des manuscrits de la BnF) et d’Agathe Sanjuan (de la Comédie française), et des locaux gracieusement mis à disposition par l’INHA (galerie Colbert). Comme chaque année se sont réunis de jeunes dix-huitiémistes, des chercheurs confirmés, des spécialistes du théâtre et des membres fidèles de la Société Voltaire, tous animés par un même esprit de convivialité et de partage. (...)
Téléchargez le fichier pour lire l'intégralité du compte-rendu.
Université de Lorraine à Metz
25 et 26 juin 2015
La rencontre, organisée par Nicolas Brucker de l’Université de Lorraine à Metz et Franziska Meier de la Georg-August-Universität à Göttingen, a permis aux dix-huit participants allemands et
français de mettre en lumière la figure du médiateur culturel Charles de Villers.
Ce double rôle d’interprète et d’avocat de la culture allemande en France, mais également de Français représentant sa nation à l’étranger a été (...)
Téléchargez le fichier pour lire l'intégralité du compte-rendu.